Audition de SOLIDA par le groupe de travail sur les disparitions forcées à Genève
Le groupe de travail sur les disparitions forcées est un groupe d’experts des Nations Unies chargé d’intervenir auprès des états où des cas de disparitions lui sont signalés.

L’intervention du mouvement SOLIDA (Soutien aux Libanais Détenus Arbitrairement) a été lue hier devant le groupe de travail sur les disparitions forcées par Antoine MADELIN, représentant de la FIDH (Fédération Internationale des ligues des Droits de l’Homme) auprès de l’ONU à Genève.

Dans son intervention, SOLIDA a exposé la situation actuelle au Liban, indiquant que 17000 personnes y étaient portées disparues, que des charniers non explorés existaient en territoire libanais et en territoire israélien, et qu’un certain nombre de disparus avaient été déportés en Syrie, où la certitude est acquise que beaucoup sont toujours vivants et détenus au secret. SOLIDA a remis en cause l’actuelle commission d’enquête sur les disparus, -présidée par Fouad SAAD -, et critiquable à beaucoup d’égards, notamment de par sa composition et son mandat, et qui reste totalement inerte, prolongeant tous les 6 mois son mandat, sans rendre de conclusions.

SOLIDA a insisté auprès du groupe de travail sur l’urgence à intervenir en faveur des disparus déportés en Syrie, étant donné que selon les informations disponibles, beaucoup sont encore en vie. SOLIDA a sollicité l’intervention du groupe de travail sur les disparitions forcées auprès du gouvernement libanais pour que ce dernier : 1. Rende publiques les conclusions de la commission créée en Janvier 2001,

2. Communique aux familles et aux ONG nationales et internationales le détail des investigations entreprises par la dite commission, le cas échéant et en l’absence d’investigation et surtout concernant les Libanais détenus en Syrie, qu’il communique les dossiers constitués par la commission aux familles ou à leurs représentants.

3. Adopte des méthodes qui apporteront de véritables réponses aux familles des disparus, dans le respect des normes internationales, et en particulier la Déclaration des Nations Unies sur la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées.

SOLIDA a également sollicité l’intervention du groupe de travail sur les disparitions forcées auprès du gouvernement syrien pour que ce dernier :
1. Rende publique la liste nominative et exhaustive de toutes les personnes de nationalité libanaise en détention en Syrie.
2. Libère immédiatement tous les libanais détenus en Syrie et qui auraient été arrêtés sur le territoire libanais.
3. Remette aux familles les corps des personnes décédées en détention.
Paris, le 8 Mai 2002