URGENT : repressive measures against SOLIDA
Mesures représsives à l'encontre de SOLIDA

Date: Sun, 8 Oct 2006
To: (Version Française Plus bas)

Press Release

Last Thursday, SOLIDA (Support of Lebanese Detained Arbitrarily) made public a report on Human Rights violations that were committed by the Army’s Intelligence Services at the detention center in the Lebanese Ministry of Defense, which has served since 1992 as an interrogation and detention place under the sole control of the Army Intelligence Services.

The report details the acts of torture, the unfair trials and the horrible conditions under which individuals are held at that location. The Defense Ministry’s detention center is a legally-sanctioned prison since 1995 in which an unknown number of people are held today and whose access is denied to the International Committee of the Red Cross. This situation has made it such that no detention center in Lebanon is inspected by the international organization, in contravention to a 2002 decree granting it the authorization to conduct such visits. The report in fact highlights this specific issue, among others.

The potentially positive impact of the publication of the report must be noted first and foremost: On Saturday, the Lebanese Press reported that a meeting took place on Friday between Public Prosecutor Said Mirza, Internal Security Forces (ISF) Chief Ahraf Rifi, and the Army Intelligence Services Chief General George Khoury to consider a visit by the Red Cross to Lebanese prisons. SOLIDA is very pleased that one of the recommendations of the report has been heard and hopes that it will translate into a positive and actual follow through.

In contrast, the announcement of the publication of the report has resulted in a series of repressive measures against SOLIDA, which is a French Human Rights organization affiliated with the Euro-Mediterranean Human Rights Network (REMDH) and which has been struggling since 1996 against the practices of arbitrary detention, enforced disappearances and the impunity of those who commit egregious violations of Human Rights in Lebanon. SOLIDA opened an office in Beirut in May 2006, owing to the “changes” in the political climate since the assassination of Prime Minister Hariri and the end of the Syrian occupation.

On Tuesday, which is the day the call went out to the media convening them to attend the press conference for the release of the report, the “Press Contacts” cell phone of the organization was apparently tapped as evidenced by the constant static noises heard on that phone since that day.

During the night of Wednesday to Thursday, that is the night preceding the conference, the Central Unit, a Hard Drive, and an Internet Router were stolen from the offices of the organization in Dora. This robbery was conducted without a break-in, indicating that the door was opened using sophisticated methods. Since the door cannot be easily closed by slamming it, it was left ajar. All valuable items in the office were left intact, but some confidential files concerning the Lebanese detainees in Syria, which were stored in filing cabinets, were apparently carefully examined since they were found on a table.

On Thursday morning, and at the request of the office managers, the ISF came to record the theft and take fingerprints. They were followed by several Security Services whose mandate is categorically not to investigate this matter. Indeed, soon after the ISF left the office, three armed military personnel showed up at the office inquiring about happened. The next day, Friday, three men in Municipal Police uniforms came inquiring about the mission of the organization. In the afternoon, a SOLIDA official received a call on their cell phone from General Security inquiring about the legality of SOLIDA’s status in Lebanon and wanting to know about its potential “political enemies”. Finally, Saturday, the Al-Akhbar daily, citing sources close to the Interior Ministry, published an article according to which SOLIDA allegedly obtained its information from a former Lebanese Security official living in Paris and whom the organization contacted by way of his wife…

SOLIDA believes that all these actions are acts of intimidation against Human Rights defenders whose sole mission is to denounce violations, regardless of who the victims or the presumed authors of such violations may be. SOLIDA calls on the Lebanese Authorities to immediately cease their intimidations, to uncover and apprehend those responsible for the theft, and to implement the recommendations made in the report so that the practice of torture in Lebanon becomes a thing of the past.

================================================================

Communiqué

Le mouvement SOLIDA (Soutien aux Libanais Détenus Arbitrairement) a rendu public jeudi un rapport sur les violations des droits de l’Homme commises par les services de renseignements de l’armée au centre de détention du Ministère de la Défense libanais, qui sert depuis 1992 de lieu d’interrogatoire et de détention sous le contrôle exclusif des services de renseignements de l’armée.

Ce rapport détaille les tortures, les procès inéquitables et les conditions de détention atroces dans ce lieu. Le centre de détention du Ministère est une prison légale depuis 1995, où l’on ignore combien de personnes sont aujourd’hui détenues, et dont l’accès est interdit au Comite International de la Croix Rouge, ce qui a pour conséquence qu’aucun des lieux de détention au Liban ne reçoit la visite de l’organisation internationale, en contradiction avec un décret de 2002 l’y autorisant. Le rapport représente d’ailleurs une mise en lumière particulier de ce point.


Il faut noter avant toute chose l’impact potentiellement positif de la publication de ce rapport: la presse libanaise rapportait samedi qu’une réunion avait eu lieu vendredi entre le procureur Said Mirza, le patron des FSI Ashraf Rifi et le chef des services de renseignements de armée le Général Georges Khoury afin d’envisager la visite du CICR dans les prisons libanaises. SOLIDA se félicite de cette prise en compte de l’une des recommandations du rapport et espère qu’une suite positive et effective lui sera donnée.


En revanche, l’annonce de la publication de ce rapport a provoque une série de mesures répressives contre SOLIDA, organisation franchise de défense des droits de l’Homme, membre du réseau euro-mediterraneen des droits de l’Homme (REMDH), et qui lutte depuis 1996 contre la détention arbitraire, les disparitions forcées, et l’impunité des auteurs de violations graves des droits humains au Liban. SOLIDA a ouvert des bureaux a Beyrouth en mai 2006, a la faveur du ‘changement’ politique qui a eu lieu au Liban depuis l’assassinat du Premier Ministre Hariri, et la fin de l’occupation syrienne.


Dans la journée de mardi, soit le jour ou l’invitation à la conférence de presse de lancement du rapport a été envoyée aux médias, le téléphone portable du ‘contact presse’ a vraisemblablement été place sur écoute, comme en attestent les bruits ‘parasites’ incessants audibles désormais depuis ce téléphone


Dans la nuit du mercredi au jeudi, soit dans la nuit précédant la conférence, l’unité centrale, un disque dur mobile et un routeur Internet ont été dérobes au bureau de l’organisation a Dora. Ce vol a eu lieu sans effraction, la porte ayant vraisemblablement été ouverte au moyen d’un appareil sophistique. En sortant, la porte, qui peut très difficilement entre refermée en la claquant, avait été laissée entrouverte. Les objets de valeur contenus dans le bureau étaient restes en place, mais certains dossiers confidentiels concernant des Libanais détenus en Syrie, ranges dans des tiroirs, ont visiblement été examines avec attention, puisqu’ils ont été retrouves sur une table.

Jeudi matin, a la demande des responsables du bureau, les services des forces de sécurité intérieures (FSI) sont venus constater le vol et relever les empreintes digitales. Plusieurs services de sécurité, dont le mandat n’est absolument pas d’enquêter sur cette affaire, se sont ensuite manifestes. En effet, peu après le départ des FSI, trois militaires en arme se sont présentés au bureau pour demander ce qui s’était passé. Le lendemain, soit le vendredi, ce sont trois hommes portant des tenues de la police municipale qui sont venus s’enquérir du mandat de l’association. L’après-midi, un responsable de SOLIDA a été appelé sur son portable par la Sûreté Générale, qui souhaitait s’enquérir de la légalité de l’installation de SOLIDA au Liban et de ses éventuelles ‘ennemis politiques’. Enfin samedi, le journal ‘al akhbar’, citant des sources proches du Ministère de l’Intérieur, publiait un article selon lequel SOLIDA tiendrait ses informations d’un ancien responsable sécuritaire libanais vivant a Paris, que l’organisation contacterait par le biais de son épouse…

SOLIDA considère que toutes ces actions sont autant de mesures d’intimidations contre des défenseurs des droits de l’Homme, dont la tache est de dénoncer les violations, quelles qu’en soient les victimes ou les auteurs présumés. SOLIDA appelle les autorités libanaises à cesser immédiatement leurs intimidations, à poursuivre les responsables du vol, et à prendre en compte sans tarder les recommandations du rapport pour que la pratique de la torture cesse définitivement au Liban