COMMUNIQUE from SOLIDA
Un Libanais Australien « oublié » dans un sous-sol du Ministère de la Défense libanais.
Depuis plus de 7 ans un Libanais ayant également la nationalité australienne est détenu sans jugement dans un sous-sol du Ministère de la Défense libanais.

Arrêté en 1994, Hanna Youssef CHALLITA est alors accusé d’avoir participé à l’assassinat du député libanais Tony Sleiman FRANGIEH en 1978. Depuis 1994, il semble que l’enquête ne se soit pas poursuivie, le détenu n’a plus été interrogé, et les autres personnes mises en cause dans cet assassinat n’ont pas été entendues par la Justice.

Le mouvement franco-libanais SOLIDA (Soutien aux Libanais Détenus Arbitrairement) est vivement préoccupé par cette détention prolongée sans jugement et dans des conditions invérifiables.

Le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, auquel le Liban est partie, stipule dans son article 14 que « toute personne accusée d’une infraction pénale a droit, en pleine égalité (…) à être jugée sans retard excessif ». SOLIDA estime qu’une attente de 7 années constitue un retard excessif, et donc une violation de cet article.

Par ailleurs, en 1997, SOLIDA avait établi, grâce à différents témoignages, un rapport sur les méthodes d’interrogatoire et les conditions de détention au Ministère de la Défense. Il apparaissait que les détenus étaient fréquemment soumis à la torture et que leurs conditions de détention étaient très mauvaises. Régulièrement de nouveaux témoignages viennent confirmer que la situation que nous avions décrite en 1997 est toujours d’actualité, et nous font craindre pour l’intégrité physique et psychologique des personnes détenues au Ministère, à fortiori lorsque la détention se prolonge.

Enfin, l’avocat du détenu a présenté plusieurs demandes d’interrogatoire de son client en sa présence, ainsi que de nombreuses demandes de remise en liberté, sans obtenir la moindre réponse.

SOLIDA rappelle que tant qu’il n’a pas été jugé, Monsieur Challita est présumé innocent. Nous demandons donc instamment aux autorités libanaises sa remise en liberté immédiate, et nous nous réservons le droit de solliciter l’intervention de toutes les personnes et institutions compétentes pour que sa situation ne perdure pas.

Paris, le 17 Janvier 2002