PRESS RELEASE FROM SOLIDA
Paris: 25/`10/1999:
COMMUNIQUE Décès en prison de Adel Khalaf AJOURI Le mouvement SOLIDA (Soutien aux Libanais Détenus Arbitrairement) vient d'apprendre avec consternation le décès du libanais Adel Khalaf AJOURI, détenu illégalement en Syrie depuis 1990. Adel AJOURI, né à Ashrafieh en 1947, marié et père de trois enfants, avait été kidnappé le 5 mai 1990 sur son trajet entre l'aéroport international de Beyrouth et son domicile de Dekwaneh-Beyrouth. Sa famille n'est pas parvenue à le localiser pendant longtemps, puis avait fini par apprendre sa détention à la prison de Saydnaya (Syrie), et à obtenir un droit de visite. Le 1er Juin 1998, SOLIDA avait alerté les autorités internationale sur l'état de santé alarmant de certains libanais détenus en Syrie dont celui de Adel AJOURI, qui ne bénéficiaient d'aucun traitement médical approprié. Les circonstances exactes de la mort de Adel AJOURI nous sont inconnues à ce jour et aucun constat médical n'aurait été fait sur les causes du décès. Celui-ci serait survenu fin septembre. Les responsables de la prison de Saydnaya n'en ont informé la famille que vendredi 22 Octobre et ont fait rapatrier le corps au Liban. Les funérailles ont eu lieu hier à 14 heures à Sin El Fil. Il s'agit d'une victime de plus du régime des camps de détention syriens et de l'indifférence générale concernant le sort des centaines de libanais détenus illégalement et sous la torture en Syrie. Il en avait été de même pour le libanais Joseph ZGHEIB, décédé en Syrie en 1996. Ses parents avaient eux-mêmes fait rapatrier le corps de la frontière libano-syrienne (Al Masnaa) dans un cercueil sur le toit d'un taxi! Ni les autorités libanaises ni la Croix-Rouge n'avaient prêté attention aux appels de sa famille. Les parents avaient rapporté le corps de leur fils à la maison d'une façon humiliante pour l'enterrer dans la discrétion. Touchées par le deuil et terrorisées, les familles se trouvent dans l'incapacité de réclamer la vérité sur la détention et le décès de leurs proches. Une fois de plus, dans le cas de Adel AJOURI, force est de constater l'affligeante mauvaise foi (ou l'incompétence?) des autorités libanaises, qui nient obstinément la dramatique question de leurs compatriotes déportés massivement en Syrie. Aucune considération n'est accordée à leurs familles, qui sont régulièrement victimes de chantages et de menaces, aggravant leur situation de détresse. Nous appelons les autorités internationales et les organisations de défense des Droits de l'Homme, à intervenir de toute urgence auprès des autorités syriennes pour la libération de tous les libanais détenus en Syrie. Nous demandons au Ministre français des Affaires Etrangères, Monsieur Hubert VEDRINE, d'intervenir personnellement en ce sens auprès des autorités syriennes.
Paris, le 24 Octobre 1999.
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